20221214 - EMI - La suite dans les idées

Je ne suis pas une érudite. Je me suis intéressée à beaucoup de sujets mais je n’ai jamais approfondi vraiment. Quand j’ai poussé mes recherches dans des domaines qui m’intéressaient plus que d’autres, je me suis retrouvée, dans mes lectures, face à trop de mots dont le sens m’échappait sans cesse, et je me lassais de consulter le dictionnaire. Mes idées, je les ai forgées à la connaissance de ce que j’ai vu, vécu et lu. Elles valent au moins autant que d’autres.

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai voulu savoir comment ça marche, la vie. Je me dis qu’il y a, « dans tout ça », une logique que l’on ne perçoit pas forcément.

Quand je parle d’un monde cruel, je ne parle pas uniquement du monde humain. La première des cruautés étant celle de découvrir très vite qu’on est mortel. En théorie et dans une vie classique, le corps vieillit puis, un jour, cède. Et nous en sommes conscients, toujours, on a beau lutter, on sait qu’un jour, on ne sera plus là. Et, pour moi, ce n’est pas logique.

D’une, on nous donne la vie pour nous la reprendre ? A quoi ça rime ? Certes, nous faisons des expériences, nous réalisons des choses, nous apportons aux progrès de l’humanité, etc. et tout cela nous forge une identité, mais où va-t-elle ensuite ? N’est-elle plus qu’un souvenir dans la mémoire de quelques humains, qui s’éteindra avec eux ? La personnalité s’est-elle éteinte, ou a-t-elle enrichi – ou appauvri - l’âme ? (Encore faut-il croire en ces choses là, sinon, on se cantonne à une vie sans grande imagination en ce qui concerne notre devenir.)

Dans une de mes lectures (et j’ai cherché, je n’ai, jusqu’à présent,  rien retrouvé sur le sujet), on parlait d’une croyance qui attribuerait à ce monde le septième stade d’évolution des êtres vivants (sur un total de douze, je crois ?). Bon, je ne suis plus sûre des nombres, mais ce n’est pas important, c’est le concept que j’ai trouvé intéressant. Ça m’a parlé. Il est évident que ce monde est loin d’être parfait. Non seulement, à la fin, on meurt (parfois avant l’heure), mais il faut aussi subir les catastrophes naturelles, les accidents, les maladies, parfois un handicap, etc. et je ne parle que de ce qui peut atteindre le physique. On peut bien faire ce qu’on veut, une chose est sûre, et oui, « à la fin, on meurt » quand même. Cependant, je crois en la réincarnation. Pour une raison toute simple, on ne peut pas tout faire en une vie, et surtout, tout faire bien. Vie de famille, vie de couple, vie de parent, vie professionnelle, vie sociale, vie personnelle, et même vie spirituelle… Donc, oui, je crois qu’il y a quelque chose en nous qui ne meurt pas. Et ce quelque chose a besoin de nos vies pour se développer. Et ce que nous faisons de nos vies, comment nous nous comportons, face aux diverses situations que nous vivrons au cours de celle-ci, situations joyeuses et situations douloureuses, influence ce développement. Et s’il évolue bien, si on permet à ce quelque chose de s’épanouir harmonieusement, alors, certainement, ce quelque chose atteint le huitième stade d’évolution. Non ? Ça me paraît tout ce qu’il y a de plus logique. Parce que… on ne peut pas rester comme ça. Si ? Aussi, si ce monde apparaît cruel à première vue, il l’est peut-être moins que l’on croit.

J’ai eu, très jeune, à faire face à un handicap. Les premières années ont été difficiles et je pleurais beaucoup. Et puis, je ne sais pas, un jour, je me suis dit que je n’étais qu’au début de ma vie et que je n’allais pas pleurer sur moi-même pour le reste de celle-ci. Plus tard, avec ces idées que je viens de développer, je me suis dit que, certainement, je devais faire l’expérience du handicap mais, aussi pesant que soit tout handicap, le mien est léger comparé à d’autres. C’est ainsi que j’ai fait la paix avec cet épisode de ma vie. Si à rien d’autre, ça a au moins servi à ça.

Mais ce monde malgré tout est attractif et je crois qu’il est tout aussi important d’en jouir. Car jouir de ce monde, c’est être reconnaissant qu’il nous ait été donné, et ce, malgré son imperfection. Pour moi, c’est m’émerveiller des beautés de notre planète, m’occuper de la maison en ma possession et pouvoir la « rendre », embellie, améliorée, à la communauté quand je partirai. J’y cultive le jardin et j’ai beaucoup de plaisir à voir les légumes pousser (le développement d’une petite graine en plante est pour moi un émerveillement toujours recommencé), les fleurs s’épanouir, les oiseaux se régaler de cerises (le cerisier est très généreux et nous y trouvons tous notre compte) et les insectes butiner la lavande. Moins, j’avoue, quand les escargots font un festin des courgettes (Alors, j’ai pris une boite à chaussures, j’y ai mis tous ceux que je trouvais et je les ai emmenés se perdre dans la nature, ainsi, je peux, à nouveau, profiter du fruit de mon travail).

Et mes relations dans tout ça ? J’en ai peu aujourd’hui, mais celles que j’ai, ou que j’ai eues, c’est du costaud et j’en suis particulièrement heureuse. Des relations comme ça, j’en suis persuadée, ne se perdent pas.

Est-ce que mes idées ont un sens, je pense que oui, détiennent-elles une part de vérité, je n’en sais absolument rien mais ce que je sais, c’est que ces idées m’ont apaisée et que je me sens sereine, dans ma vie comme face à la mort. Et c’est bien là le principal, non ?

 
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