20221204-Expérience de Mort Imminente
- Par Annie Benkovic
- Le 04/12/2022
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Hier soir, je me suis endormie devant la télé, comme d’habitude. Lorsque je me suis réveillée, tout doucement, un peu plus tard, j’entendais des personnes parler d’un sujet qui m’a complètement réveillée, l’expérience de mort imminente. Accident de voiture, arrêt cardiaque, etc. Pour moi, ça avait été une overdose à l’âge de 17 ans.
Je me suis retrouvée flottant devant un rideau de brume. Je ne voyais pas, mais je ressentais la présence d’êtres pleins d’amour et de joie et cet amour et cette joie étaient pour moi. C’était comme retrouver une famille depuis longtemps perdue et qui n’avait pas cessé de nous aimer. L’expression rentrer chez soi prenait tout son sens. Puis l’inconscience, puis le retour dans mon corps. Et alors que, pleine d’amour (il se peut que cette sensation ait été exacerbée par la drogue), j’ouvrais les yeux, je trouvais face à moi trois visages aux têtes d’enterrement, ceux des personnes présentes lors de mon overdose et je me suis dit « que ce monde est froid ». Dans le reportage, une femme disait à quel point elle avait ressenti que ce monde manquait d’amour.
Ce que je n’avais jamais compris, c’est à quel point cette expérience a influencé ma vie.
D’abord, j’ai accepté ce que m’apportait la vie sans laisser parler mes préjugés et mes discriminations. J’ai vécu des aventures éblouissantes et j’ai vécu des aventures glauques, j’ai rencontré des gens merveilleux et d’autres pleins de noirceur. Et j’ai donné. Donné comme je savais, comme j’avais appris. Donner comme une maman qui protège son petit quand j’étais la compagne de cet homme plein d’amertume et de rancœur, donner comme une amante se donne à l’homme qu’elle aime, même si ce n’était jamais le même, donner comme une amie qui soutient l’autre dans la peine, et, plus tard, donner comme une fille aimante qui, finalement, revient auprès de ses parents pour les accompagner dans les dernières années de leur vie…
Un jour, j’ai ressenti en moi une compassion que je n’avais encore jamais connue.
En cherchant à comprendre, bien plus tard, mes pas m’ont finalement conduite vers la Kabbale et l’arbre séphirotique. J’y ai trouvé des réponses.
Ce chemin m’avait pourtant fait perdre beaucoup de ma discipline intérieure. Peu à peu, elle avait cédé du terrain, excusant sans cesse les mauvais comportements de « ce n’est pas sa faute »… La seule rigueur qui me restait avait sans doute été de rentrer en France quand tout m’invitait à rester en Inde, par amour et devoir envers mes parents.
Je savais que ce ne serait pas simple de retrouver une discipline de vie. Je ne savais pas à quel point. De laisser-aller que j’étais devenue envers moi-même, je devins rigoriste. Les « c’est bien fait pour moi » étaient quotidiens. Tout était ma faute.
Je devais rétablir l’équilibre.
Dans l’émission dont je parlais, un homme disait son désintérêt total pour le monde matériel dans lequel nous vivons et, quoi que n’étant absolument pas suicidaire, il avait hâte de rejoindre l’endroit qu’il avait vu lors de son expérience. Pour ma part, ayant vécu cette expérience très jeune, je n’ai jamais pu m’y adapter, même s'il m'arrive de me prendre au jeu.. Je n’ai juste pas la même logique de vie. On m’a souvent traitée de « bien gentille », de folle… On m’a condamnée de ne pas voir la réalité « telle qu’elle est »… Moi-même, je me demandais ce qui ne tournait pas rond chez moi. Mais pour moi, la vie se doit d’être faite d’expériences multiples et variées qui apportent un enseignement quand, à un moment, on s’arrête pour regarder derrière soi. Ensuite, on reprend sa vie avec sagesse et intelligence. Et c’est ainsi que je vois la mienne. sdv
Certes oui, dans les moments de grande détresse, de grande solitude, d’horreur face aux informations, ce monde matériel, je l’ai honni. Combien de fois, en fermant mes rideaux, le soir, j’ai pensé « adieu, monde cruel », je vais dormir et n’en aurai plus conscience.
Pourtant, il y a des choses que ce monde matériel nous offre. La joie, le plaisir, des instants de bonheur, où l’âme semble s’élever. Il a suffi qu’un petit bonhomme de deux ans glisse sa main dans la mienne en toute confiance, qu’il vienne parfois me faire un câlin, sans que je lui demande ni que je lui ordonne, pour que je sente l’arbre de vie en moi faire éclore ses premiers bourgeons. L’hiver est passé.
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